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et la volupté, et qui ne ressemblait à aucune musique déjà entendue… Quelques musiciens s’émurent d’admiration fanatique ou d’inquiétude jalouse…

Les uns disaient :

— Ce n’est pas du Berlioz, et cela vaut du Berlioz… Les mêmes défauts, le même génie !…

Et les autres répondaient :

— La violence n’est pas la puissance… Il y a dix mille erreurs dans cette Parisina… Que Clarence s’en tienne donc à Sylvabelle, musique facile, claire, charmante, et vraiment française.

Le public, déçu, suivait les critiques, et réclamait une autre Sylvabhelle, et chez Clarence, Pauline, humiliée par l’échec, répétait le vœu du public :

— Puisque tu as eu du succès dans ce genre, travaille maintenant à coup sûr. Ne lâche pas la proie pour l’ombre. Ménage ta réputation, assure la fortune de notre famille… Tu n’as qu’à vouloir… C’est si simple ! À quoi bon faire de la musique que personne ne comprend !

Ces conseils naïfs et maladroits exaspéraient Clarence… Il avait mesuré depuis longtemps l’erreur de son mariage, mais il s’était dit qu’à