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IV


Une heure après, dans le salon déjà plein, j’étais assise entre mes deux amies, Laurette et Madeleine. Nous nous groupions ainsi, d’instinct, sûres de former une belle harmonie. Vêtues de blanc, dans un triple nuage de tulle où chatoyait la nacre des ceintures de satin, nous représentions les trois aspects de la jeune fille : la passionnée, la passive, la frivole. Et près de la grâce blonde, un peu mièvre de Madeleine Larcy, près de la gaie mutinerie de Laurette, vraie fille de Paris aux tresses châtain, aux yeux couleur d’eau, ma petite tête