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avant l’amour


XXIV


Maxime à Marianne.


Le Havre, juillet 188..

Le paquebot part demain. J’ai ouvert ma fenêtre sur la nuit pluvieuse, sur le port où se croisent, parmi les appels des sirènes, des feux multicolores et mouvants. Je ne suis pas triste… mais devant l’inconnu de l’avenir, pareil à ces noires profondeurs de la mer et de la nuit que mon regard interroge, une émotion suprême me saisit… Certes, j’emporte, vers cette Amérique où doit commencer la vie nouvelle, l’espoir obstiné du retour. Il faut que je vive, il faut que je revienne… Hélas ! si je ne revenais pas !