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avant l’amour

— Maxime ! gémissait ma marraine à travers ses sanglots.

Le médecin me toucha l’épaule. Je le suivis dans le salon.

— Mademoiselle, me dit-il, monsieur Gannerault n’a plus que quelques heures à vivre. Il ne reprendra pas connaissance. Vous ferez bien de prévenir son fils.

— Je cours le chercher, monsieur. Sa présence consolera ma pauvre marraine.

Je partis… Ah ! l’affreux, l’interminable voyage, de l’Observatoire à la rue Lemercier ! Je tremblais de ne pas rencontrer Maxime. Je tremblais de me retrouver près de lui et d’entendre des paroles de fausse émotion ou de brutale indifférence.

— Il n’a pas de cœur, me disais-je en pleurant. Il est sans pitié… Et pourtant c’est lui qui a tué son père.

La voiture s’arrêta devant une porte étroite surmontée de l’enseigne : « Hôtel meublé. » Un vieil homme coiffé d’une calotte m’examinait, debout sur le trottoir. Je descendis sans