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avant l’amour

— Non, mais imprudent…

— Écoutez, dit Maxime, qui s’impatientait, je dois vous expliquer ma situation que vous semblez avoir mal comprise. Un regrettable malentendu a surgi naguère entre nous. Vous suspectiez l’honorabilité de mes moyens d’existence… Je vous ai rassuré… Enfin, papa, vous devez penser que mes amis peuvent se lasser… J’ai des dettes et je les avoue, parce que j’ai hâte de les éteindre. Ma dignité me commande de m’acquitter.

— J’en conviens.

— C’est un bon sentiment, fit ma marraine, toujours prête à soutenir son fils.

— J’ai des ennemis. J’ai été calomnié. Guillemin, qui me doit son élection, me tourne le dos… Or, pendant mon séjour à Bruay, j’ai vu et entendu bien des choses… et le marquis des Meuilles, dans l’intérêt de son parti, dans l’intérêt de son journal ne refuserait pas de publier mes documents : « Les dessous d’une grève… » Guillemin s’y retrouvera tout cru et tout nu…