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avant l’amour

Il m’étreignait avec un rire de volupté. Et sur sa poitrine je me laissais aller, confiante, presque heureuse enfin, les yeux clos.

— Marianne, je t’aime éperdument. Avec toi seule je suis faible. Tu es entrée dans ma vie à l’improviste, malgré moi, dérangeant mes plans, troublant le bel équilibre de mes idées, me forçant à des contradictions dérisoires. Oh ! je t’ai tendrement chérie, sous les saules, pendant nos causeries de l’automne dernier. Et l’hiver ! J’ai connu des jalousies atroces, des rages impuissantes qui harcelaient mes nuits et me réveillaient tout en pleurs. Je te voulais, je te voulais ! Quand je suis parti pour Bruay, je m’étais juré de ne plus te revoir ! Et pour tant… Ah ! Marianne, énigmatique petite amie, tu m’as reconquis d’un regard. Et je t’ai conquise à mon tour, patiemment, gagnant tes yeux, ton cou, tes lèvres… Tes lèvres !… donne, donne-les-moi ! Après tant de jours, je rêvais, je songeais…

Maxime ne parlait plus. Nos cils voilaient et dévoilaient nos prunelles. Comme des flam-