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avant l’amour

— Il m’a rapporté d’ineptes racontars. Un individu, son collègue, je crois, qui a voyagé en Russie, a parlé de ma liaison probable avec madame de Charny. D’où, fureur du père Gannerault. Que diable ! j’ai vingt-neuf ans bientôt. Je n’entends pas qu’on se mêle de mes affaires.

— C’est tout ?

— Oui, c’est tout.

— Ah !…

— Tu ne me crois pas ?

— Ton père est-il si naïf que de crier au déshonneur parce que tu as une maîtresse ?

— Mon père est un bon bourgeois. Ne parlons plus de lui. Je ne suis pas si féroce que tu crois. J’ai séduit maman pour te plaire, Marianne.

— Je suis contente de toi. Mais pour que je sois heureuse tout à fait, il faut que tu fasses ta paix avec tes parents. Je crois qu’ils approuveraient notre mariage. Si nous devons nous marier !…

— Quel doute injurieux !