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avant l’amour

ardente. La chaleur me suffoquait. J’enlevai mon chapeau, j’ouvris le haut de ma robe dont la toile écrue collait sur ma peau. Le jeune homme caressa doucement mes joues d’un souple éventail de fougères.

— Ma petite Marianne, que tu es jolie ! Que je suis heureux de te voir ! Laisse-moi t’embrasser. Oh ! depuis ce matin, je suis affamé de tes lèvres.

Il se penchait vers moi. Je l’écartai en souriant :

— Explique d’abord ta conduite. Méchant, méchant garçon qui nous as mis au désespoir ! Qu’as-tu fait ? Qu’as-tu dit ? Ton pauvre père…

— Oh ! dit-il d’un air d’ennui, ne me fais pas de morale. Sais-tu que pour cette heure de solitude inespérée, j’ai accepté le risque des sermons de maman ? Ne prêche pas, Marianne.

— Tu ne devais pas avoir de secrets pour moi.

— Je n’ai aucun secret.

— Que t’a dit ton père ?

Il haussa les épaules.