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avant l’amour

Il la prit par la taille et l’embrassa d’un air câlin :

— Voyons, maman !… Allons, maman !

— Ah ! mon grand garçon ! Tu m’aimes donc encore ?

— En doutes-tu ?

Il l’emmena dans le chemin et, avec des sourires d’amoureux, il lui fit compliment de sa robe, de sa fraîcheur, de sa jeunesse persistante. Ravie, elle ne savait comment ébaucher une remontrance, risquer une timide interrogation. Je les suivais à quelques pas, tout heureuse de trouver Maxime si différent du rude et sarcastique Maxime que j’avais vainement tâché d’aimer.

Au déjeuner, il fut charmant. J’espérai qu’un secret remords avait aidé mes prières. Et pour la première fois depuis la soirée de Roméo, j’éprouvai, en regardant Maxime, un sentiment de vraie tendresse. Je lui savais gré d’être meilleur qu’il ne le voulait paraître. Il devina cette disposition affectueuse, et comme sa mère disparaissait un instant pour appeler la bonne,