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avant l’amour

— De qui ?

— De Charny, de Favrot, de tous mes anciens amis.

— Mais tes convictions…

— Oh ! mes convictions ! Chacun pour soi. Je ne crois plus qu’aux théories qui rapportent.

— Mais tu te contredis toi-même.

— Un chemin m’est barré. J’en trouverai un autre.

— Et de quoi vivras-tu ? Tu m’as avoué des dettes.

— Sois tranquille. Je ne suis pas de ceux qui se résignent à la misère.

Je cachai ma désillusion. Quoi, ces généreuses pensées, ces nobles colères, n’étaient que des procédés d’ambitieux ? Maxime tombait de son piédestal. L’honnêteté de Favrot était proverbiale, même parmi les adversaires de son parti. Je ne pouvais croire qu’il se fût séparé de Maxime sans raisons sérieuses et sans examen.

— Je ne suis pas de ceux qui se résignent à la misère.

Cette phrase était restée dans ma mémoire.