j’ai perdu la tête. Je me suis montré trop ambitieux et trop avide possesseur de celle que j’aime… Va, calme-toi. Je reconnais que j’ai eu tort.
Doucement, il s’excusa. Des baisers séchèrent mes yeux.
— Tu m’aimes pourtant ? Je ne te fais pas horreur ?… Ah ! j’ai oublié que tu étais une jeune fille. Il faut que tu t’apprivoises, que tu t’habitues à moi.
— J’ai honte… Oh ! j’ai honte !
— Chérie, devons-nous garder des scrupules et des préjugés quand nous sommes seuls ensemble ? Qui sait quand nous serons époux ! Et ce serait si délicieux d’être amants !
— Il me semble que je ne pourrais jamais, que je t’aimerais moins si…
— Tu m’aimerais bien davantage ! Ah ! petite sotte romanesque ! L’amour, mignonne, est un instinct auquel nous avons ajouté un sentiment ; mais si beau, si pur que soit le sentiment, sans l’instinct il s’égare ; il périt ; il se consume lui-même. Ce trouble que tu as