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avant l’amour

puis, tout à coup toucha la mienne, la caressa timidement, l’enferma dans une étreinte indécise qui se resserra soudain…

— Marianne, dis, nous ne renoncerons pas à cette intimité délicieuse ? Tu seras triste encore, inquiète, irritée, et tu m’écriras.

— Volontiers.

— Je me confierai à toi… Tu as beaucoup de défauts, petite… mais tu as les qualités que j’aime, l’énergie dans la grâce, la hardiesse dans la douceur, l’orgueil dans la simplicité. Ah ! Marianne, je ne te connaissais pas, je ne t’appréciais pas. C’est au moment de nous séparer que je te vois telle que tu es.

Ses yeux se détournèrent.

— Si tu savais combien je suis triste !

Un sentiment de délicate pitié me fit presser la main qui tenait la mienne. Je me levai et, m’accoudant au dossier de la chaise de Maxime, je penchai mon visage vers le sien.

— Ne sois pas triste, mon ami, je t’assure que je t’aime bien et que je partagerai tes joies et tes peines.