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avant l’amour

Avec une sollicitude presque tendre, il m’interrogeait :

— Tu vas t’enrhumer… N’as-tu pas froid ?… Il faut ôter tes chaussures… Le soleil les séchera vite…

Confuse, redoutant les questions de ma marraine, je me laissai convaincre. J’enlevai mes souliers, puis mes bas. Maxime m’offrit des feuilles pour essuyer mes pieds nus.

— Tu t’y prends mal, dit-il. Laisse-moi faire…

Délicatement, il promena une poignée d’herbe sur la peau blanche, veinée de bleu tendre. Il riait pour me rassurer.

— Ce ne sera rien… Quel petit pied tu as !… Mince et cambré, il raconte toute ta personne… Vois comme il est joli dans ma grosse main.

Je rougis tout à coup et mon pied disparut sous ma robe. Maxime, étonné, me regarda :

— Eh bien !

— Il faut rentrer…

— Je comprends… je t’ennuie…