Page:Tiercelin - Bretons de lettres, 1905.djvu/75

Cette page a été validée par deux contributeurs.

serein à trois lieues de là. » Je vous fais grâce de toutes les facilités de la vie qu’on y rencontre : beurre très estimé, excellent cidre, fort bons légumes, fruits délicieux et des lièvres et des lapins et des perdrix et du bœuf qui, selon Manet, figure « avantageusement à la boucherie. »

La ville est divisée par la Vilaine : « la ville haute est la plus belle et la plus considérable ; » Manet en loue « l’unité, la magnificence, la propreté et l’agrément, (Attrappe, Monsieur Taine !) mais la ville basse est ordinairement assez sale et renferme beaucoup de tanneries[1], de rues aussi tortueuses que mal pavées, de maisons ou maisonnettes en simple bousillage… et l’abattoir ! » C’est la ville basse qu’avait surtout visitée M. Taine.

Manet note encore que « de deux ou trois points, Rennes se présente assez pittoresquement » et qu’au Thabor, « la vue est magnifique. » Il fait l’énumération des promenades publiques, mais… et c’est ici que le mais familier triomphe et pendant près de cinq pages, pleines d’insinuations, qui, sous leur forme volontairement vague, ressemblent terrible-

  1. C’était justement jouxte les tanneries qu’on avait installé Leconte de Lisle.