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Sans plus m’apercevoir de la fleur disparue,
J’allais dans cet endroit promener en rêvant
Et, le moindre rayon de soleil arrivant,
Pour moi la saison belle était vite accourue.
 
Ce nom des Violiers me rendait le printemps ;
Malgré les blancs frimas et l’âpreté du temps,
Sur le vieux mur soudain les tiges désolées
 
Me montraient leurs bouquets de toutes les couleurs ;
J’aspirais les parfums des douces giroflées
Et janvier me semblait un avril tout en fleurs.

Hélas, on nous l’a enlevé ce joli nom : la rue des Violiers est maintenant la rue Gambetta, Brrou ! Je ne crois pas que la nouvelle rue rectifiée inspire jamais un poète.

La Promenade du Canal, à Rennes, a été chantée encore par le même poète et en un sonnet aussi, car c’est toujours en sonnets que s’exprime son quidquid tentabam.

Charmante promenade aux sentiers frais et lisses,
Je ne t’oublierais pas au bout de l’univers !

Il est vrai que le souvenir du Canal est associé par Boulay-Paty aux souvenirs chers « de sa mère et de sa sœur…

Elle, ma sœur et moi, nous descendions les Lices.

Et, la rime y aidant un peu, — chez Boulay-Paty elle aide beaucoup, à moins qu’elle ne nuise aux idées, — vous ne serez pas surpris