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avec le clergé) et où Rennes est sévèrement traité.

Le petit poème a pour titre : Le Cours de Rennes, et le poète a pour nom Benech de Cantenac. C’est presque un contemporain de Dubuisson-Aubenai. Le volume d’où A. de la Borderie a extrait cette satire est un petit in-12, paru à Paris chez Théodore Girard, en 1662

Le Cours de Rennes était la promenade à la mode au XVIIe siècle, « sorte d’esplanade plus longue que large située au sud de la ville et sur le bord extérieur des fossés de l’enceinte murale, lesquels sont aujourd’hui représentés par les boulevards établis de la place de Bretagne à l’avenue de la Gare. »

Juste Dieu ! que ce cours est sale !
Il ne s’en vit jamais de tel ;
L’on ne sent rien de si mortel
Que les puanteurs qu’il exhale.
Qu’il est mal pris, qu’il me déplaît !
Il mérite le plus noir trait
De la plus piquante satire.

Et voici la description qu’en donne Cantenac :

Ce lieu, sale en toutes saisons,
Est bordé de vieilles maisons
Qui le bornent par leurs mazures
Et l’on ne voit rien de plus beau
Qu’un canal tout rempli d’ordures