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bardes et les princes de notre Bretagne héroïque ; ce sont nos paysans, leurs femmes, leurs fils et leurs filles, tous ces Bretons de la campagne qu’il connut et qu’il aima. Les Bretons sont une épopée familière, et partout ailleurs, dans son œuvre, ce sont les laboureurs, les conscrits, les moissonneurs, les vanneuses, les pêcheurs, les pèlerins ; c’est Jacques le maçon, Job et son cheval, c’est le cloutier, c’est le jardinier. Voila les meilleurs héros de ses poèmes les meilleurs peut-être, et voilà les amis des meilleurs instants de sa vie. Quand, plus tard, il veut donner une sœur à Marie, une sœur à son Anna des Bretons, c’est Nola qu’il chante à côté de Primel, et ces deux-là sont toujours de la même famille.

C’était vers la pauvre Bretagne, et vers le petit bourg de Scaër que son esprit revenait toujours ; c’est là qu’il avait laissé son cœur.

Il est au fond des bois, il est une peuplade,
Où, loin de ce siècle malade,
Souvent je viens errer, moi, poète nomade,

Là tout m’attire et me sourit !
La sève de mon cœur s’épanche et mon esprit
 Comme un arbuste refleurit.

Là aussi, son retour était fêté. Il le rappelle dans une note de Telen Arvor :