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Non ! rien ne trahira cette fête de nuit ;
Ô danseurs, le vent d’est en emporte le bruit.
Le blanc et mou duvet retombe et vous protège ;
Vos pas silencieux s’effacent sous la neige.

S’il payait le sonneur, aux danses d’hiver, il payait, aux danses d’été, de pleines mannes de cerises et, sans doute, jeunes filles et garçons, avec les noyaux, selon qu’ils retombaient à droite ou à gauche, jouaient à qui se marierait dans l’année.

Ces jeunes filles, on ne sait plus leurs noms, ou on ne veut pas les dire. Elles venaient de Coat Forn, ou de Kerbarz, de Coaltoc’h ou du Moulin du Duc, de Kerveguen, de Kerbaskiou, de tous les côtés de la paroisse, avec leurs frères ou leurs fiancés, tous amis de Brizeux.

On se rappelle un peu plus nettement parmi les grandes amies, la fille du meunier, celle de Keros, et la belle Maï[1]. Celles-là étaient les plus voisines du bourg ; c’était chez elles que Brizeux allait dîner le plus souvent peut-être ; c’était pour elles peut-être aussi qu’il organisait ces danses.

A. Lexandre parle encore de combats de coqs que notre poète aurait patronnés à Scaêr.

  1. « Je régale la jolie Marie-Anna de Kervéghen et d’autres. » (Note de Brizeux).