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grands cheveux, leurs braies plissées, leurs habits de toile, si blancs et si uniformes, toute cette harmonie m’attire et me charme sans cesse. Puis c’est le dernier dimanche de ce séjour. Voilà que j’ai été retenir la voiture qui me mènera au Faouët. Il faut partir demain. Le soir, chez Henry Rodallec, un homme m’a abordé en chantant Ni zo bepred et Paotred Plomeur… »

Le lendemain, il ne peut se décider à quitter sa « terre épique. Ce sera pour après-demain. » Et il va se promener au Pont Ledan, roulant dans sa tête un « épisode sur Kerbarz, très simple, écrit-il, mais qui ne tourne pas selon les exigences de ma poésie : l’idéal dans le vrai. »

Enfin, le mardi, il fait ses préparatifs de départ. Il va voir quelques amis. Au moment de rentrer chez Rodallec, « quatre immenses gars de Ker Ann Varz et de Ker Ridec, » qui l’attendaient là, lui prennent la main et, en la lui secouant ferme, s’écrient : Monsieur, ni zo bepred Bretouned.

Le 14 décembre, il part ; Bed l’accompagnera jusqu’au Faouet. « Au revoir, Scaër ! »

Et c’était au revoir, en effet, qu’il disait à chacun de ses départs, tant il avait hâte de revenir chercher à Scaër ce qu’il ne trouvait