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Là, tout ennui s’apaise et je suis maître et juge,
Je suis maître de mon bonheur.

Ces vers ont été écrits au bord de l’Izol ; et ceux-ci qu’il intitule Effusions, nous disent, comme tant d’autres, la joie de son arrivée au pays breton.

Vous le savez, vallons, bois, lande, à mon retour,
Comme je vous tendais les bras avec amour !
Peuplades des hameaux, solitudes des grèves,
Sources qui bruissiez chaque nuit dans mes rêves,
Immobiles étangs purs comme le cristal,
Géant pétrifiés, aïeux du sol natal,
Vous avez entendu, dans ces heures de fièvres,
Les exclamations qui sortaient de mes lèvres,
Et dans mon humble église, embrassant les pavés,
Si je vous ai béni, mon Dieu, vous le savez.

D’autres notes de Brizeux nous livrent, plus sûrement encore que ces vers, cette joie du retour, et, de parcourir le cahier de son séjour à Scaër en 1842, nous initiera plus complètement aux incidents de sa vie.

« Arrivé vers une heure. Une petite voiture de Rosporden me conduisait. Oh ! lorsque je me suis dit : Me voilà dans la paroisse ! Lorsque j’ai vu les arbres de Coat Loc’h ! Lorsque j’ai mis pied à terre ! Après un si long temps !… Merci, mon Dieu !… Louisa Rodalec m’a tout de suite reconnu… Le bruit de mon arrivée se répand et les enfants arrivent, qui me saluent