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II. LUCAS AU TEMPLE DU CERISIER

programme, il nous semble, écrivait-il, que dans sa critique, il pourrait faire entrer parfois quelques salutaires protestations. Un peu moins de réticences et un peu plus de hardiesse ne nuiraient pas ».

Mais le moyen de résister à ces lettres cajoleuses de tant d’auteurs et des plus grands, qui réclamaient sa bienveillance. Il faut lire cette correspondance des Hugo, des Dumas, des Gautier, etc., où le désir d’un aimable compte-rendu s’exprime, quelquefois sans réticences, toujours enveloppé de douces flagorneries.

La bonté chez lui était, d’ailleurs, un vrai don naturel : il l’étendait jusqu’aux bêtes. Il faut lire la pièce intitulée Mon Jardin, dans laquelle il abandonne gaîment tout son petit domaine au pillage des oiseaux, merles, tourterelles, rossignols.

Moineaux, becquetez mes cerises,
Rouges, noires à votre gré ;
Vous ne serez jamais aux prises
Avec quelque piège ignoré.

Il rassure aussi l’écureuil, les papillons, les corbeaux même.

Celui dont la voix vous accueille
De la nature ami fervent.
Regrette jusques à la feuille
Qu’emporte le courroux du vent.