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ne servir que lui. M. Le M… s’attristait à ces pensées que tant de grâces seraient perdues pour Villiers peut-être et pour Dieu certainement.

Sur ces entrefaites, ayant atteint l’âge de vingt cinq ans, comme tous ces Bretons qui ne peuvent être que des exilés temporaires, mon cousin revint au pays et se fixa par l’achat d’une étude d’avoué dans la petite ville de Montfort-sur-Meu. Sa première pensée fut d’appeler Villiers près de lui.

Cela se passait en 1858, Mathias allait avoir vingt ans.


« Montfort, écrit Villiers, est une ville ou plutôt… — oui, je dis bien, une ville — pleine de boue et de calme. Nous y vivons sur les ailes joyeuses de ce vieux séraphin qu’on appelle la gaieté. Ce pays pullule d’honnêtes gens ; c’est à ne pas s’y reconnaître, quand on vient de Paris. Il y a un moulin, un moulin pour de vrai, absolument comme dans les tableaux de Rosa Bonheur, (nature morte !) Le M… déverse quotidiennement à la fenêtre son speech dévot et son spleen métaphysico-transcendantal. Les passants effarés et rares l’écoutent… et accompagnent son discours sur l’air : Ah ! il a des bott’, bott’, bottes ! Ce qui produit un effet pour