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mestre ? J’ai dit que c’était une tradition que rien ne confirmait, et dans les lettres de Leconte de Lisle à son ami, rien non plus, pas un mot, ne peut faire supposer qu’il fut même externe à ce collège,

Nous voyons bien qu’il « mange avec la plupart des notabilités de la ville, hommes excellents, sans doute, mais dépourvus de toute idée avancée ; » c’est un état de contrainte pour lui de vivre « parmi des êtres non intelligents » qu’il est obligé de ne pas froisser. Il est probable que ces « notabilités non intelligentes » étaient les amis de son oncle, chez lequel il ne dut demeurer que peu de jours. Il écrit en effet, dans sa seconde lettre, encore datée de février : « Je demeure maintenant chez Mlle Aubry, place des Champs. »

Nous le voyons occupé d’aller au bal chez M. Aubry et chez M. Robinson.

À la porte de M. Aubry, il glisse dans la boue, s’y allonge. « Dès lors, plus de bal ! » Chez l’Anglais, il fut plus heureux et là, il rencontra « la femme la plus gracieuse, la plus noble », telle enfin qu’un sonnet seul peut en dire les charmes, sonnet tout platonique d’ailleurs, s’il faut en croire le jeune impassible qui écrit : « L’amour et moi, voyez-vous, c’est de l’eau sur une pierre : elle peut la mouiller mais ne la pénètre jamais. »