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Le 9 Mars 1840, on lisait dans l’Auxiliaire Breton :


une feuille littéraire

« Dans une ville studieuse la littérature doit rencontrer des adeptes et le résultat de ses travaux des encouragements et des lecteurs. Jusqu’à ce jour, Rennes, placée dans des conditions si favorables sous ce rapport, n’a néanmoins laissé paraître qu’une tiédeur déplorable. Foyer resplendissant de lumières et d’incontestables talents, elle a sans cesse semblé les méconnaître et abandonné à d’autres le soin de les apprécier. D’où vient ce mal ? D’un individualisme mal entendu, d’une sorte d’éloignement tel pour l’esprit d’association que personne n’ose se produire, que les essais les plus heureux, les inspirations les plus fécondes restent enfouis en germe dans le secret du cabinet et que, chacun restant isolé, personne ne s’échauffe à cette noble flamme de l’émulation, source de si grandes choses dans une foule d’autres villes.

« Aussi voyez ce qui advient de cet isolement funeste ; aussitôt qu’un jeune talent se sent assez de vigueur pour aspirer à quelques succès, à un peu de renommée, vite il tourne les yeux vers Paris, vite il y transporte son bagage