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Paul de Geslin, étudiant Rennais aussi, qui lut plus tard le P. de Geslin.

Le Thabor près de nous ouvrait son Élysée
Et nous y promenions aux matins de printemps
Pour voir la tendre feuille humide de rosée
Lentement dérouler ses bourgeons éclatants,
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Et nous nous arrêtions auprès du chêne antique,
De la forêt rennaise admirable débris,
Cette forêt semblable aux mœurs de l’Armorique,
Où tombent chaque jour de beaux arbres flétris.

Le Thabor, ou, pour mieux dire, ses environs, n’était pas uniquement le lieu de rêverie des poètes en herbe ; la noblesse rennaise en avait fait le théâtre des duels à sensation.

«  Derrière le Thabor est un chemin peu fréquenté qui borde la promenade dans toute sa longueur et se prolonge dans la plaine. Comme tous les chemins de Bretagne, il est assez mal tenu et tracé irrégulièrement, de sorte que tantôt il se trouve de niveau avec les champs d’alentour, et tantôt, creusé comme un vaste sillon, il s’enfonce entre deux talus couronnés de haies et élevés de chaque côté de huit ou dix pieds,

— Que dites-vous, Messieurs, de ce terrain ? dit le premier Ulric de Puyceney avec une tranquillité parfaite.

— Excellent ! répondit Arthur d’Ortenailles.