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Comme font les femmes, Muliebriter.

Quand vne femme s'abandone à tous venans, Prostrare dicitur mulier.

Quand l'homme est trop addonné aux femmes, Mulierositas.

Deliurement du ventre, quand vne femme est accouchée, Enixus huius enixus.

Femme qui porte vn cachenez, Angeronia matrona, vel puella, quae ore obstructo & obligato procedit, epistomium seu bucculam habens. Erat autem Angerona, silentij praeses, B.

Femmes à chaperon, Matronae capitiatae.

Femmelette, Muliercula.

Fendre

Fendre, Findere.

Fendre & entailler, Execare.

Fendre & couper la terre bien menu, Diffindere minutè humum.

Fendre la presse, & passer parmi les gens de la garde d'vn Roy, Dimouere, perfrangeréque custodias.

Fendre par la moitié, Diffindere medium.

Se fendre & creuasser, Rimas agere.

Le bois ne se peut fendre, Lignum secures respuit.

L'arbre se fend, Dehiscit arbor.

Porreau qui se fend en pieces, Sectile porrum, aut Sectiuum porru.

La terre se fend de chaleur, Terra aestibus hiat.

Les cornes du pied d'vne beste qui ne sont point fendues, Vngulae indiuisae.

Fendu, Scissus, Hiulcus, Fissus.

Fendu en deux, Bifidus.

Fendu & entr'ouuert auec vn coing, Discuneatus.

Fendu en plusieurs parties, Multifidus.

Fendu, ou aisé à fendre, Fissilis.

Fendement, Fissio.

Fente, Fissura, Fissus huius fissus, Rima, Scissura.

Il n'y a point de fente au cedre, Rimam non capit cedrus.

Fentes qui se font és mains, pieds, & autres parties du corps, Rhagades, & Rhagadia neutro genere.

Plein de fentes & creuasses, Rimosus.

Fener

Fener, actif. acut. (Que les François prononcent par A obscur, comme ente tente, fente, Selon la reigle de la voyele E, suyuie de la consone N, à peu pres que s'il estoit escrit Faner) vient du Latin Foenum, comme si on disoit Foiner de Foenare inusité, & par tant signifie proprement reduire l'herbe verte fauchée en foin, ce qui se fait en la retournant auec des fourches pour la faire secher au Soleil & à l'essaur du iour, Herbam foenisicio sectam furcillis insolandam versare, Aussi dit on fener quand l'herbe à foin est fauchée & estendue sur le pré, & on la retourne ce dessus dessous pour la faire secher. Et parce qu'estant deuenue foin, elle est de couleur palle & blasfastre, on dit, par metaphore de toute autre herbe & de toute fleur & fruict qu'ils sont fenez quand par secheresse ils ont perdu leur naïf teinct & couleur, & sont deuenus blafastres. Ainsi le Picard dit, Me rose est toute fenée, Flaccida, excolor, exaruit. Aucuns le veulent tirer de Vanescere Latin par prolation barbare de la consone v, ou mutation d'icelle en F, comme si on disoit Fanescere, mais telle opinion est refutable en trop de sortes.

Feneur, m. acut. Que le François prononce par A obscur & mysonnant entre E & A, est celuy qui auec la fourche ou autre instrument rustique tourne & retourne l'herbe fauchée pour la faire secher & fener, Foenifex, par analogie de Foenisex, dont Pline vse au 18. liure chap. 28. Herbae sectae versator ac insolator.

Fenaison, f. acut. Est la saison de l'année propre & duicte aux façons du foin, comme si le Latin disoit Foenatio, Ainsi qu'il dit Foenisicium, marqué en luillet en l'ancien Kalendrier des Romains, ou bien Foenisicia, comme dit Varron, Et est ce mot François de la forme de cestuy harangeaison, qui signifie la saison de pescher le hareng.

Fenestrage

Fenestrage, m. penac. Est de la façon de ce mot, assemblage, qui est collectif, & signifie l'assiete, posture & disposition des fenestres en vne maison & loge, comme si lon disoit Fenestratio de Fenestro, as, Selon ce on dit, Le fenestrage est beau, Rectus est ac decorus fenestrarum situs, ordo, atque ornatus.

Fenestre, f. penac. Est l'ouuerture haute qu'on fait aux chambres & sales d'vne maison pour par icelle auoir clairté, dont aucuns estiment ce mot qui est pur Latin, venir du Grec , qui signifie luyre, tout ainsi que l'Espagnol la nomme Ventana, parce que la maison reçoit air par la fenestre.

Fenestre Flamende est vne espece de fenestre faite de charpenterie en façon de lucarne issant en forme pentagone de la couuerture d'vne maison, estable ou grenier enfaistée de tuyle, assise bord à bord de la muraille, sur laquelle l'esgoust de ladite couuerture est porté, de telles on en void par tout aux villages.

Vne fenestre ou autre ouuerture, Transenna.

Vne fenestre de verre, Speculare huius specularis.

Fenestres deuant lesquelles y a vn filé, ou du fil d'archal fait en façon de rets & filé, de peur que quelque beste n'y entre, Reticulatae fenestrae.

Fenestres obscures, Caligantes fenestrae.

Ouurir quelque chose, & y faire fenestre, Fenestrare.

Ouurir les fenestres pour y faire entrer le iour, Diem admittere.

Fenestré & percé, Fenestratus.

Fenestrelle, Fenestella.

Le fenestrage d'vne maison id est, toutes les fenestres.


Fenil, m. acut. Est le grenier ou autre lieu auquel on met le foin en serre, & vient du mot Latin Foenile, par apocope.

Fenouil

Fenouil, Marathrum, Foeniculum.

Fenouil marin, Crithmon.

Fenouil sauuage, Hippomarathrum.

Herbe de laquelle le bois est semblable en substance à la tige du fenouil, Ferula.

Fente

Fente, voyez Fendre.

Fenugrec

Fenugrec, c'est le Senegré.

Feodal

Feodal, c'est chose concernant le fief, Selon ce on dit seigneur Feodal, c'est le seigneur du fief suzerain & dominant, dont autres fiefs sont mouuans, & seigneurie Feodale pour le dit fief suzerain & dominant. Au chapitre 1. Art. 47. Des coustumes de Paris.

Fer

Fer, m. Ferrum, & au plur. Fers se prend pour les fers qu'on met aux pieds des prisonniers, Compedes, Qui sont appelez Entraues és cheuaux, Selon ce on dit, Il a les fers, On luy a mis ou baillé les fers, Il a les fers aux pieds. On luy a osté les fers, Compedibus liberatus est, Liu. lib. 23.

Fer de guerre, est le fer esmolu de la lance d'homme d'armes à combatre à outrance, voyez Courtois.

Fer de rochet, ou de roquet, est le fer rebouché & sans emolure de la lance à combatre en lice & tournoy, voyez Courtois.

Vn fer chaud, Cauterium.

Fers de cheual, Soleae ferreae.

Le fer d'vne lance ou fleche, ou le picquant du fer, & l'aguillon d'vne mousche, Spiculum.

Vn fer pour greziller & frizer les cheueux, Calamistrum.

Dureté de fer, Ferri rigor.

Eauë de laquelle on a esteinct le fer, Ferraria aqua.

Vne forge à fer, Fabrica ferrea, Ferraria officina.

Mine de fer, Ferraria.

Appartenant à fer, Ferrarius.

Qui est de fer, Ferreus.

Vieux fers, vieux drapeaux, Scruta scrutorum.

Ferrement, Ferramentum.

Ferrailles, Ferramenta vetera.

Ferrer mules & cheuaux, Calciare mulas & equos.

Ferré par le bout, Praeferratus, Praepilatus.

Fere

vne Fere, ou beste sauuage, Ronsard, Fera.

Fergeav

Fergeav, nom propre d'homme, Ferreolus.

Feries

Feries, & iours de cessation, Feriae feriarum.

Feries arrestées & immobiles, Statiuae siue statae feriae.

Feries qui reuenoyent tous les ans, mais n'auoyent point de iour nommé, ordonnées au plaisir des pontifes ou magistrats, Conceptiuae feriae.

Ferir

Ferir, Ferire, Icere, Appetere.

Ferir d'vn dard, Iaculari.

Feru, Percussus, Ictus, Appetitus.

Fermage

Fermage, m. penac. C'est ferme, loyer à main ferme, amodiation, voyez Ferme.

Fermaille

Fermaille, f penac. Est vne petite boucle d'or où d'argent, auec laquelle on ferme & serre quelque ceincture, ou autre telle chose, Fibula, Feron au Catalogue des Connestables de France, blasonnant l'escu de Stuard Conte de Buchnan : Et portoit de France (dit-il) à la bordure de gueules fermaillée d'or, qui est de Durgel, or est semée de boucles.

Fermailler, act. acut. Est garnir de boucles, d'vne ou plusieurs, Fibulare, Adfibulare.

Fermaillé, m. acut. Fibulatus, Adfibulatus.

Fermaillée, f. penac. Fibulata, Adfibulata.

Fermaillet

Fermaillet, m. acut. voyez Fermeillet.

Ferme

Ferme, tantost est descendant du Latin Firmus, & ores nom de tout genre, signifiant constant & asseuré, comme, Il est ferme sur ses pieds, Firmiter pedibus insistit, & ores aduerbe, comme, Il frappe fort & ferme, Acriter percutit, Tantost est naïf François, & signifie ores, vne conduction d'aucun reuenu faicte ou à prix d'argent, ou à moison de quelque denrée, Redemptio prouentus, Selon ce on dit, affermer, ou prendre à ferme vne metairie d'vn particulier, Villam conductam aut redemptam (comme dit Cesar) habere, & prendre à ferme les reuenus d'aucun Prince, Republique ou communauté, Publica vectigalia redempta habere, Et ores la mesme metairie, Villa, Comme la ferme de Iehan, Iohannis villa, Et les mesmes reuenus publiques, Vectigalia, comme, Les fermes du Roy sont à bailler au plus offrant, Regia vectigalia plurimum licenti redemptori prostant. Publicum, Selon ceste signification sont appelez Fermiers, ceux qui prennent les metairies, ou reuenus publiques à ferme, Redemptores, Aucuns estiment qu'encores en ceste signification Ferme vienne du Latin, par ce disent-ils que lesdits fermiers afferment aux maistres & seigneurs des choses prinses à ferme, leur payer l'argent ou moison accordée, par chacun an, Se redemptionis conuentionem quotannis dominis dissoluturos esse affirmat, quòd illi ratum ac firmum putant, Et cuydent que de la vient qu'on dit Affermer, pour prendre ou bailler à ferme, mais ils se trompent en cela, voyez Affermer.

Vne ferme, Colonia, Villa.

Vne petite ferme, ou piece de terre, Haeredium, Haerediolum.

Vne ferme de cent arpens, Centurialis colonia, B.


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