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suffira-t-il d’avoir le bon sens de vivre chacun sa vie, non vouloir vivre celle du voisin, du père ou de la mère, de l’aïeul, du trisaïeul ou du dernier prince régnant. Et ce qui me captive encore dans cette lecture, c’est de m’apercevoir grâce à elle, avec une netteté singulière, que moi, homme, je m’élève aisément chaque jour davantage sur l’échelle des êtres, en suivant cette vie propre qui ne tire sa source que de l’inspiration, et peux me bercer d’espérance sur le bien-fondé de mon instinct, qui me fait entrevoir la délivrance de mes maux et mon rapprochement chaque jour plus intime de la divinité.

Je veux remercier ici M. Francis H. Allen, de Boston, si dévoué à la cause de Henry D. Thoreau, et auteur d’une édition américaine de « Walden » éclaircie de notes dont j’ai tiré grand profit, qui, gracieusement, a assumé la lourde tâche de lire la présente version de cet ouvrage avant son impression, afin de m’aider à assurer au lecteur français un texte aussi rapproché que possible de l’original.

L. F.