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— Celle qui nous occupe en ce moment, la confession aux ministres et l’absolution.

— Pardon, monsieur ; quoique les différentes sectes protestantes se soient permis de retrancher, tailler et abolir tout ce qui, dans l’Évangile, n’était pas de leur goût ; et bien qu’elles se permettront encore de retrancher, de tailler et d’abolir jusqu’à ce que le tout soit effacé, l’Église d’Angleterre, tout en ne mettant pas en pratique cette doctrine, n’a pas cru ou plutôt n’a pas osé l’effacer et la supprimer ; car, voyez-vous, il lui faudrait faire comme les autres, nier, effacer, afin de faire disparaître toute autorité spirituelle. De tels procédés, messieurs, loin d’être en votre faveur, devraient vous faire voir que vous êtes dans l’erreur. Dieu ne permet pas qu’on agisse ainsi, que l’on se permette de retrancher ou d’abolir ce qu’il a ordonné. Luther, le père du protestantisme, pensait ainsi, car il n’a pas aboli la confession. Voici comment il s’exprimait sur ce sacrement dans son catéchisme protestant :

Nous devons déclarer au confesseur les péchés que nous connaissons. Quels sont ces péchés ? Examinez votre conscience.

Plus tard, il répond à ceux qui lui demandaient d’abolir ce sacrement :

J’aimerais mieux me remettre sous le joug tyrannique du Pape, que d’abolir l’institution divine de la confession au ministre du Seigneur.

Voici ce que dit le grand historien Gibbon, dans son histoire de la décadence de l’empire romain :

L’homme instruit ne peut pas résister au point de l’évidence historique, qui établit que la confession a été un des principaux points de la croyance de l’Église, dans toute la période des quatre premiers siècles.

L’illustre Leibnitz, dans son ouvrage sur la théologie, parle en ces termes de la confession :

La rémission accordée dans le baptême ou la confession est également gratuite, également fondée sur la foi dans