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pagnons, une jeune fille remarquable par l’éclat de ses vertus et conservant toujours la fraîcheur et l’innocence de son âge ; comment se fait-il, dis-je, que nous trouvions cette classe de personnes parmi ceux qui fréquentent le plus souvent, les sacrements de Pénitence et d’Eucharistie ? Si votre objection était fondée, le contraire n’arriverait-il pas ? La confession est donc bonne, puisqu’elle produit de si bons résultats.

— Bravo ! Bravo ! s’écria un des passagers, vous avez dit la vérité jeune homme, et je vous félicite.

Gustave se tourne du côté d’où venait la voix, et aperçoit un monsieur remarquable par son extérieure noble et agréable, et par sa physionomie qui annonçait une haute intelligence et une grande conviction religieuse.

M. Dumont, croyant avoir beau jeu de ce nouvel adversaire, reprit avec ironie :

— La confession secrète, telle que pratiquée par l’Église romaine, n’est autre chose qu’une invention de prêtres, désireux de connaître le fond des cœurs, et de trouver un moyen plus facile de réussir dans leurs desseins perfides ; par ce moyen ils savent s’initier aux secrets des familles, connaître les différends entre le mari et sa femme, et en profitent habilement pour semer la haine et la discorde.

Pendant que M. Dumont parlait ainsi, plusieurs passagers, attirés par la curiosité et trouvant là une occasion de chasser l’ennui qu’ils éprouvaient, s’étaient groupés autour de lui.

— Me serait-il permis de demander qui vous êtes ? dit M. Fairman (c’était le nom du monsieur que nous avons vu parler plus haut), et sur quoi vous basez la bonne opinion que vous avez des prêtres catholiques ?

— Je suis ministre de l’Évangile, répondit M. Dumont ; et mon opinion est fondée sur les faits.

— Que vous ne pourrez jamais prouver, reprit vive-