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— Je vous prie bien de me pardonner, mademoiselle, si je me suis oublié jusqu’à manquer de politesse à votre égard ; dans l’excès de ma joie, je…

— N’en parlez pas, dit Clara en l’interrompant ; je comprends. Venez avec moi, je voudrais saluer votre père.

Alice, au comble de la joie, entraîne son père vers la maison. Gustave et Clara les suivent.

Le cri échappé à Alice avait attiré l’attention de M. Lewis et des deux dames restées au salon avec lui. Ils se hâtent de sortir pour en connaître la cause.

Madame Dumont sort la première et aperçoit son époux entraîné par Alice. Leurs regards se rencontrent et elle s’élance en laissant échapper un cri :

— Mon Dieu, quel bonheur ! mon époux et mon fils !

Il me serait impossible de dépeindre le bonheur éprouvé par cette famille réunie de nouveau après une aussi cruelle séparation.

— Cher enfant, disait Mme Dumont, qui ne cessait d’embrasser son fils, Dieu te bénira pour avoir si bien rempli ta promesse.

— Et moi, dit M. Dumont, je dois tout à ce cher enfant, même mon retour à Dieu. Pardonne-moi, chère épouse, je ne te quitterai plus.

M. et Mme  Lewis les contemplaient tour à tour et n’osaient les troubler dans leur bonheur. Enfin ils s’avancent en tendant la main à M. Dumont et à Gustave, et les félicitent de leur retour.

On entre dans la maison pour causer plus à l’aise. M. Dumont et Gustave ne cessent de répondre aux questions qui leur sont adressées. M. Dumont raconte comment Gustave les avait sauvés, lui et le personnel de la caravane, le courage et le sang-froid qu’il avait déployés en toutes circonstances. C’est lui qui m’a dégoûté des doctrines du mormonisme et qui m’a fait comprendre mes torts à l’égard de mon épouse et de ma fille, et malgré toutes les contrariétés et les rail-