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Lewiston me paraît la meilleure ; là, je pourrai prendre un des vapeurs, soit pour Toronto, soit pour Ogdensburgh. Le prix du passage par cette route doit être le moins élevé. Je ne veux pas pourtant passer la journée ici. Je vais marcher jusqu’aux chutes de Niagara ; il n’y a que vingt à vingt-cinq milles, je crois. Oui, allons.

Et, joignant l’action à la volonté, il prend le chemin qu’on lui indique. Il a à peine quitté la ville, que son attention est attirée par une voiture traînée par deux beaux chevaux, qui passe près de lui.

Cette voiture est occupée par un monsieur paraissant appartenir à la haute société, qui arrête ses chevaux et lui demande où il va.

— À Montréal, répond Gustave en souriant.

— Et voulez-vous vous rendre là à pied ?

— Non, monsieur, j’ai été trop en retard pour prendre le train ce matin, et j’ai décidé de marcher jusqu’aux chutes de Niagara, pour ne pas rester à Buffalo toute la journée.

— Alors, montez dans ma voiture ; c’est là que je vais.

Gustave s’empresse d’accepter, et la voiture emportée rapidement arrive deux heures après à la ville qui porte le nom de ces chutes célèbres.

Ce monsieur avait questionné Gustave pendant le trajet ; il ne fut pas longtemps sans s’apercevoir qu’il possédait une bonne instruction et qu’il faisait preuve de grandes qualités. Aussi fait-il entrer la voiture dans une belle allée bordée d’arbres et conduisant à un magnifique parterre au centre duquel s’élevait une villa élégante.

Gustave, en voyant la voiture quitter le chemin pour s’engager dans cette allée, veut descendre et remercier.

— Venez prendre le dîner avec moi, jeune homme.

— Merci de votre bonté, monsieur ; mais je crains d’a…