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gustave

pas voulu nous faire croire que l’Église du Christ n’existait plus. Or, je vous le demande, qu’est-ce que cela veut dire ?

— Vous voulez prétendre, je suppose, qu’elle existe encore ?

— Oui, certainement, tout ce que Jésus-Christ a fait ne saurait périr et durera jusqu’à la fin des siècles.

— Alors, montrez-moi où est cette Église.

— Elle est partout, même dans cette ville ; et celui qui vous parle a le bonheur d’être un de ses membres.

— Ah ! l’Église Romaine, je m’attendais à une réponse semblable ; elle a été une fois l’Église de Jésus-Christ, mais il y a longtemps que les prêtres l’ont changée à un tel point, qu’elle a cessé de l’être.

— Depuis quand a-t-elle cessé d’être l’Église de Jésus-Christ ?

— Dès le septième siècle.

— Une autre Église doit avoir pris sa place, n’est-ce pas ?

— Elle a reparu avec la grande réformation du XVI siècle.

— Vous disiez pourtant, il y a un instant, que les sectes reformées n’étaient pas l’Église de Jésus-Christ.

— Je… je… C’est vrai, dit M. Dumont avec embarras ; mais, je le répète, l’Église Romaine n’est pas l’Église de Jésus-Christ.

— Alors, à mon tour, dit M. Pepin, je vous demanderai où elle est.

— Je vous avoue que je ne le vois pas.

— Elle est donc disparue ? Vous répétez donc encore que le divin Sauveur ne savait pas ce qu’il faisait ?

— Non, non, je ne veux pas dire cela ; mais l’Église romaine, en s’arrogeant cette autorité qu’elle déclare divine et infaillible, a perdu les titres et les droits qu’elle possédait dans les premiers siècles de l’Église. Une autre a paru, mais à son tour, elle a fini par s’égarer.