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sauvages ne seront plus à craindre, se disait-on, et la ville sainte n’est pas éloignée. Les jeunes gens font entendre des chants joyeux, et les enfants se livrent à leurs jeux innocents.

La caravane était à peine arrivée, que ces « Anges » sortent du fort pour lui rendre visite.

Tous portaient de longues barbes, et leurs figures étaient à demi-cachées par de larges feutres surmontés de plumes. Leurs costumes étaient retenus par de larges ceintures d’où pendaient de gros revolvers et de longs poignards. De larges bottes montant jusqu’au genou complétaient ce costume farouche.

— Quels sont ces hommes ? se demande-t-on avec anxiété.

— Ne craignez pas, dit le capitaine ; ces hommes sont nos meilleurs amis. Ce sont les anges destructeurs commandés par un des plus hauts dignitaires le notre Église.

— Il paraît, dit Gustave à ses amis, que chez les mormons, il n’y a que des anges et des saints.

Ces hommes entrent dans le camp ; le capitaine s’empresse d’aller au-devant d’eux en leur tendant la main. Ceux-ci, en l’apercevant, ôtent leurs larges feutres, et lui témoignent le plus grand respect.

Le capitaine les présente ensuite aux gens de la caravane, qui se prêtent aux compliments d’usage.

Gustave ne perd pas de vue son père, et s’aperçoit qu’il hésite à donner la main à ces hommes d’un extérieur aussi farouche ; il s’en réjouit et dit à ses amis en souriant :

— Éloignons-nous, je n’ai nullement envie de donner la main aux anges, ce soir.

Et tous trois se glissent sous une tente.

Ils venaient à peine d’y entrer, que Gustave entend prononcer son nom par des gens qui le cherchent.

Force lui fut donc de sortir, et il avança d’un pas ferme vers le capitaine.

Ce dernier le présente au chef des « anges » en disant :