Page:Thomas - Gustave ou Un héros Canadien, 1901.djvu/243

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
243
gustave

— Dépêchons-nous de piller, dit Gustave en souriant ; voici les pompiers qui viennent.

Il n’avait pas fini de parler que son père arrive et l’embrasse en pleurant.

— Cher enfant, dit-il, je te croyais perdu ; tu ne sais pas combien j’ai souffert.

— Je n’ai couru aucun danger, cher père, et il ajoute en souriant : je vous assure que je ne me suis pas aussi bien chauffé depuis notre départ.

— Qui a allumé ce feu ? demande le capitaine.

— Les saints du dernier jour, se hâte de répondre Gustave ; et, comme vous le voyez, ils n’y vont pas à petits frais. Mais voici un monsieur, ajoute-t-il en désignant le Canadien, qui peut vous donner tous les détails.

M. Pepin répond à son appel et dit au capitaine :

— Il y a quelques heures, notre caravane était en frais de former son camp ici. À peine étions-nous arrivés, qu’une troupe d’une centaine d’hommes apparut et vint à nous ; notre capitaine, ne prévoyant aucun danger, les laisse approcher et entrer même dans le camp.

Ils entrent, et l’un d’eux qui paraissait être leur chef, demande qui nous sommes. Notre capitaine répond que la caravane appartient au gouvernement des États-Unis, que les wagons sont remplis de marchandises et de provisions pour l’armée américaine, qui bientôt doit arriver et stationner au fort Bridger. Alors ce chef nous commande de nous rendre et nous déclare ses prisonniers.

Que faire ? nous étions cernés par une troupe double en nombre de la nôtre ; nous n’avions pas le temps de saisir nos armes cachées dans les wagons, et il fallut céder contre la force.

On nous demande nos armes, des gardes sont placés autour de nous, et on s’empare de nos chevaux ; puis, ils entassent les marchandises et les provisions et y mettent le feu.