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nos chevaux quelques minutes et nous repartirons ensuite. Puis, s’éloignant à une petite distance, il se met à genoux pour prier.

George et Arthur, le voyant s’éloigner, le suivent et l’imitent.

Tout à coup des hurlements terribles, approchant avec une grande rapidité, se font entendre.

— À cheval, vite, sauvons-nous, dit Gustave, ce sont des loups affamés qui sont sur nos traces ; leurs hurlements indiquent assez qu’ils sont en grand nombre et qu’ils veulent nous dévorer. Vite, mes amis, traversons la rivière, nous n’entendons rien de ce côté.

Les chevaux, effrayés, n’ont pas besoin d’être commandés pour se jeter à la nage ; rendus de l’autre côté, ils s’élancent pour gravir le coteau et arrivent au sommet.

— Ah ! dit Gustave, une lumière ; c’est là qu’est notre caravane, prenons cette direction.

À ce moment les loups, qui avaient traversé la rivière, gravissent le coteau, et diminuent toujours la distance qui les sépare de nos trois amis.

— Courage, courage, crie Gustave.

Les loups ne sont plus qu’à quelques pas, dans quelques secondes nos jeunes amis vont être cernés.

— Piquez, piquez, crie plus fort Gustave, et tirez vos pistolets.

Mais au même instant, il pousse un cri de douleur.

Un loup énorme venait de se jeter sur la croupe de son cheval, et l’avait empoigné de ses griffes.

George, prompt comme l’éclair, se retourne sans s’occuper des loups qui le menacent lui-même, ajuste le loup agresseur et l’envoie rouler sur l’herbe.

Aussitôt d’autres loups se jettent sur son cadavre et s’en disputent les débris.

— Merci, ah ! merci, bien cher ami, dit Gustave, à mon tour, je vous dois la vie.

— Ces loups se dévorent entre eux, dit Arthur : ceux que nous aurons tués serviront de pâture aux autres.

— Oui, oui, dirent George et Gustave.