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Les cris des blessés attirent l’attention du capitaine et de M. Dumont.

Gustave se dirige vers ses deux amis qui étaient en proie à la plus vive inquiétude.

— Où est donc Emily ? dit-il.

— Nous ne la voyons pas, répondirent-ils ensemble, nous la cherchons. Gustave regarde du côté de la rivière et aperçoit le cheval d’Emily sur la rive opposée, s’enfuyant à travers la prairie.

— Grand Dieu ! s’écrie-t-il, serait-il possible que votre digne sœur soit tombée à l’eau ? Vite, George, vite, Arthur, venez ; Emily se noie.

George et Arthur, épouvantés, piquent leurs chevaux pour rejoindre Gustave qui s’était jeté à l’eau avec sa monture sans s’occuper du péril qui le menaçait lui-même.

Deux ou trois autres cavaliers les suivent de près.

— Piquez vos chevaux et suivez la rive, crie Gustave à ces derniers ; mademoiselle Emily doit être emportée par le courant.

— Mon Dieu ! que faire ? dirent George et Arthur en se jetant à l’eau.

— Rendons-nous vers le milieu de la rivière, dit Gustave ; là, nous nous laisserons aller à la dérive ; mais, hélas ! je crains qu’il ne soit trop tard.

Les femmes et les enfants de notre caravane étaient tous accourus sur le rivage et attendaient avec anxiété le résultat de cette recherche. Peines inutiles, une heure… deux heures se passent et rien ne vient troubler la face de ce courant, sauf les bouillonnements causés par les chevaux de nos trois amis qui, pâles et défaits, fouillent partout.

Le capitaine, voyant que les recherches ne peuvent se continuer sans danger pour eux, leur ordonne de revenir sur le rivage. D’autres cavaliers prennent leur place. George et Arthur, découragés, se laissent tomber sur l’herbe et pleurent amèrement.

— Ne vous affligez pas ainsi, mes bons amis, dit