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— Et à quoi sont-elles bonnes ? ajouta M. Dumont.

— Elles sont très bonnes ; non seulement elles sont une diminution des peines canoniques imposées par l’Église, mais nous croyons qu’elles obtiennent la rémission entière et partielle des peines temporelles dues au péché. Vous qui connaissez la Bible, vous devez vous rappeler plusieurs exemples du pardon accordé par le Seigneur à de grands pécheurs ; il leur remettait le châtiment éternel dû à leurs péchés, et, pourtant, il leur en imposait un temporel. Ainsi, la sentence d’une mort éternelle fut remise à nos premiers parents en faveur de leur repentir, mais non celle de la mort corporelle et autres peines subies par le genre humain. Le prophète Nathan dit au roi David : Le Seigneur a effacé votre péché ; cela s’entend de la peine éternelle seulement, car il ajoute : Néanmoins l’enfant qui est de vous mourra. Plus tard, la vanité s’empare du cœur de ce même roi, et le conduit à faire le dénombrement de son peuple ; le Seigneur lui pardonne, mais il lui impose un châtiment temporel, en lui ordonnant de choisir entre la peste, la guerre et la famine. Ne voyons-nous pas encore que les Ninivites ont apaisé la colère de Dieu, en se soumettant à la pénitence qu’il avait imposée par la voix de Jonas ? Souvenez-vous que, non seulement cette pénitence fut acceptée, mais encore qu’elle a été proposée à notre imitation par Jésus-Christ lui-même, qui a dit : Au dernier jour, ce peuple s’élèvera en jugement contre vous, si vous ne l’imitez pas.

— Votre Église enseigne donc, dit M. Johnson, que ces indulgences remettent la peine temporelle due au péché ?

— C’est cela, sinon dans sa totalité, du moins en partie ; elles remplacent les pénitences et châtiments temporels de la primitive Église. L’histoire nous apprend que ces pénitences, souvent très sévères, étaient par suite de la foi vive de ces temps, subies publiquement, ou du moins on ne cherchait pas à les