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gustave

CHAPITRE XII

départ de saint-louis. un naufrage.


Trois jours après, Gustave reçoit une lettre de M. Lewis, l’invitant à passer chez lui dans le cours de l’après-midi. Il s’y rend, et est reçu d’une manière plus affable qu’à l’ordinaire.

— Je vous ai fait venir, mon cher ami, lui dit M. Lewis avec bonté, pour vous dire que madame Lewis et moi sommes allés hier visiter quelques établissements des sœurs de charité de cette ville ; et je suis heureux de vous avouer que vous avez dit la vérité ; nous avons été réellement enchantés.

— Oui, dit madame Lewis, j’ai éprouvé tellement de plaisir que, depuis lors, je ne puis m’en taire. Quelle supériorité dans leur enseignement et dans l’éducation que ces bonnes religieuses savent donner à la jeunesse !

— Et dites donc aussi, chère épouse, reprend M. Lewis, avec quel courage et quelle patience ces jeunes vierges portent les plus tendres soins aux malades, aux vieillards et aux orphelins.

— Je n’oublierai jamais, dit madame Lewis, l’émotion que j’ai éprouvée à la vue d’une sœur, jeune et belle comme un ange, qui berçait dans ses bras un tout petit enfant avec toute la tendresse d’une mère. Elle le couche tendrement dans un berceau, et à peine a-t-elle fini de le couvrir, qu’un autre enfant s’éveille en pleurant ; aussitôt elle vole à son appel et recommence à prodiguer ses soins. Je ne pouvais retenir mes larmes, et je lui demandai comment, elle,