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se passe en nous quelque chose de nouveau et d’inconnu jusqu’ici.

Dans chacun des bureaux, des sœurs sont occupées soit à la tenue des livres, soit à la correspondance ou à empaqueter des marchandises pour les missionnaires ; d’autres confectionnent des vêtements pour les malades et les orphelins. Nous entrons dans les classes ; dans la première que nous visitons sont des petits enfants, tous proprement habillés et dans le meilleur état ; en nous voyant entrer, ils se lèvent et nous saluent. Nous passons de classe en classe ; partout même ordre et même propreté, et nous arrivons dans la classe la plus élevée, que les demoiselles de la ville fréquentent ; nous remarquons leurs riches toilettes, mais toutes en conformité avec les règles de la plus stricte modestie. Après avoir admiré les broderies, les ouvrages en cire et les peintures confectionnés par ces demoiselles sous l’œil de leurs maîtresse, notre vue se porte sur ces dernières : même habit humble que les autres religieuses que nous avons vues à la cuisine et ailleurs. Mais ces dames, pensons-nous, devraient être à la tête des plus hautes universités, et là, obtenir des honoraires pour leur permettre de figurer dans la haute société.

Nous montons plus haut ; ici, d’un côté est une salle immense où demeurent les vieillards ; la joie peinte sur leur figure nous dit assez leur bonheur ; nous remarquons la propreté de leurs habits et de leurs lits ; parmi ces vieillards, il y en a de très âgés ; une sœur prodigue les soins les plus tendres à l’un d’eux, le fait boire et manger, car il ne peut se servir lui-même ; deux sœurs en soulèvent un autre pour l’asseoir dans un fauteuil.

De l’autre côté sont les malades, quelques-uns très dégoûtants et dont la vue seule nous répugne ; cependant les sœurs leur portent les mêmes attentions, on dirait même qu’elles entourent ceux-là de soins plus délicats.