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Henry septième, qu’il iroit aisément par là au païs de Catay, vers le Nort, et que par ce moyen trouueroit espiceries et autres choses, aussi bien que le Roy de Portugal aux Indes : ioint qu’il se proposoit d’aller au Peru et Amerique, pour peupler le païs de nouueaux habitants, et dresser là une nouuelle Angleterre. Ce qu’il n’executa : vray est qu’il mist bien trois cens hommes en terre du costé d’Irlande au Nort, où le froid fit mourir presque toute sa compagnie, encores que ce fust au moys de iuillet. Depuis Iaques Quartier[1] (ainsi que luy-mesme m’a recité) fist deux fois le voyage en ce païs là, c’est à sçauoir l’an mil cinq cens trente quatre, et mil cinq cens trente cinq.

    abondent à Terre Neuve. Le nom de cap de Raye rappelle le basque arraico, qui veut dire poursuite ou approches, attendu qu’on doit en ranger les bords de très près à cause des écueils voisins. Rognouse rappelle Aurongue près Saint-Jean-de-Luzy. Ylicillo signifie en basque trou à mouches, Ophorportu vase à lait, Portuchoa le petit port. Il existe donc dans cette île des traces persistantes des voyages et du séjour des Basques. Cf. Goeytche. Histoire pittoresque de Saint Jean de Luz. — J. Peres. Revue Americaine, 2me série, t. ii. — Gaffarel. Jean Verazzano. (Explorateur, 27 janvier 1876). — Desimoni. Voyage de Jean Verazzano. (Archivio Storico Italiano, 4me liv.)

  1. Jacques Cartier fit au Canada non pas deux mais trois voyages. Le troisième eut lieu en 1541. La relation du premier voyage a été réimprimée en 1865 par MM. Michelant, et Ramé, et, en 1867, par M. Michelant ; celle du second en 1863 par MM. Tross et d’Avezac. Le troisième, dont la fin est perdue, n’est connu que par la traduction italienne de Ramusio et la traduction Anglaise de Hackluyt (1600). Une traduction de cette traduction a été publiée par la Société littéraire et historique de Québec. Voir Charton. Voyageurs anciens et modernes. T. iv. P. 66-73.