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CHAPITRE LXVIII.

La continuatiô de nostre chemin auecques la déclaration de l’Astrolabe marin.


Indisposition de l’air près de l’equinoctial. Pour ne trouuer grand soulagemêt de noz trauaux en ceste isle, il fut question sans plus seiourner, de faire voile auecques vêt assez propre iusques sous nostre equinoctial, à l’entour duquel et la mer et les vents sont asses inconstans. Aussi là voit on tousiours l’air indisposé : si d’un costê est serein, de l’autre nous menasse d’orage : donc le plus souuent là dessoubs sont pluies et tonnerres, qui ne peuuent estre sans danger aux nauigants. Or auant qu’approcher de ceste ligne, les bons pillots et mariniers experts conseillent tousiours leurs astrolabes, pour congnoistre la distance et situatiô des lieux où lon est. Et puis qu’il vient à propos de cest instrument tât nécessaire en nauigation, i’en parleray legeerement en passant pour l’instructiô de ceux qui veulent suiure la marine, si grand que l’entendement de l’homme ne le peut bonnement comprendre. Et ce que ie dis de l’astrolabe, autant en faut entendre de la bossole, ou esguile de mer, par laquelle on peut aussi conduire droitement le nauire. Cest instrument