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CHAPITRE LXV.

La separation des terres du Roy d’Espagne et du Roy de Portugal.


Les Roys d’Espagne et Portugal apres auoir acquis en communes forces plusieurs victoires et heureuses conquestes, tant en Leuant qu’au Ponent, aux lieux de terre et de mer non auparauant congneuz ne descouuers, se proposerent pour une asseurance plus grande de diuiser et limiter tout le païs qu’ils auoient conquesté, pour ainsi obuier aux querelles qui en eussent peu ensuyuir, Cap à trois pointes. comme ils eurent de la mine d’or du Cap à trois pointes, qui est en la Guinée : comme aussi des isles du Cap Verd, et plusieurs autres places. Aussi un chacû doit sçauoir qu’un Royaume ne veut iamais souffrir deux Roys, ne plus ne moins que le monde ne reçoit deux Soleils. Or est il dit[1] que depuis la riuiere de Mari-

  1. Allusion à la fameuse bulle d’Alexandre VI, qui partageait entre Portugais et Espagnols les futures découvertes. « De nostra mera liberalitate et ex certa scientia ac de apostolicas potestatis plenitudine, omnes insulas et terras firmas inventas et inveniendas, detectas et detegendas versus occidentem et meridiem, fabricando et construendo unam lineam a polo arctico, scilicet sep-