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pour pratiquer meilleure occasion de surprendre les autres, desquels ils se sentoiêt offensez dès le premier voyage. Massacre des Espagnols. Dôc peu apres qu’ils furêt en terre, arriuerêt sur eux de trois à quatre cens de ces Sauuages, furieux et enragés côme lyons affamez, qui en un moment vous saccagerent ces Espagnols, et en feirent une gorge chaude, ainsi qu’ils sont coustumiers de faire : monstrans puis apres ceux, qui estoiêt demeurez es nauires, les cuisses et autres membres de leurs compagnons rostiz, donnans entendre que s’ils les tenoient leur feroyent le semblable. Ce que m’a esté recité par deux Espagnols qui estoyent lors ès nauires. Aussi les Sauuages du païs le sçauent bien raconter, comme chose digne de memoire quad il vient à propos. Troisiesme voyage. Depuis[1] y retourna une compagnie de bien deux mil hommes auec autres nauires, mais pour estre affligez de maladies, ne peurêt rien executer, et furent contrains s’en retourner ainsi. Quatriesme voyage. Encore depuis le capitaine Arnal[2] mil cinq cens quarante et un

    l’ignore, car Thevet n’a pas donné de détails assez précis. Sur les débuts de la colonisation européenne dans la région de la Plata, on peut consulter Funes. Ensayo de la historia civil del Paraguay. — Azara. Voyages, etc.

  1. Il s’agit de l’expédition conduite en 1535 par Pedro de Mendoza.
  2. Arnal faisait sans doute partie de la bande de Nunez Cabeça de Vaca qui, en 1541, se rendit à l’Assomption en passant à travers des régions encore inexplorées, ou bien n’est-il que Juan de Ayolas, le fidèle lieutenant de Mendoza, qui, en 1538, à la tête de 200 hommes, sommit le pays entre Candelaria et Carcarès.