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bois, tapisseries et autres choses exquises, qu’ils font coustumieremêt. Les dits oyseaux sont si priuez, que tout le iour se tiennêt dans les arbres, tout autour des logettes des Sauuages. Et quàd ce viêt sur le soir, ces oyseaux se retirêt les uns dâs les loges, les autres dans les bois : toutefois ne faillent iamais à retourner le lendemain, ne plus ne moins que font noz pigeons priuez, qui nidifient aux maisons par deça. Ils ont plusieurs autres especes de perroquets tous differens de plumage les uns des autres. Aiouroub oyseau verd. Il y en a un plus verd que nul autre, qui se trouue par delà, qu’ils nôment Aiouroub[1] : Marganas. autres ayans sur la teste petites plumes azurées, les autres vertes, que nôment les Sauuages, Marganas. Il ne s’en trouue point de gris comme en la Guinée, et en la haute Afrique. Les Ameriques tiennent toutes ces especes d’oyseaux en leurs loges, sans estre aucunement enfermez, comme nous faisons par deça : i’entens apres les auoir appriuoisez de ieunesse à la manière des Anciens, comme dit Pline au liure dixieme de son histoire naturelle, parlât des oyseaux : Qui fut le premier qui a mis les oyseaux en cage. où il afferme que Strabon a esté le premier qui a môstré à mettre les oyseaux en cage lesquels parauant auoyent toute liberté d’aller et venir. m1s les oyseaux Les femmes specialemêt en nourrissent quelques uns semblables de stature et couleur aux loriôs de par deça, lesquels elles tiennent fort chers, iusques à les appeller en leur langue, leurs amis[2]. Dauantage nos

  1. Sur les aiouroubs, appelés aiourous par Léry, voir le § {{sc|xi} de Léry.
  2. Amusant récit de Léryxiii) sur la grande affection que