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et cherchait à les augmenter avec un zèle louable[1]. Les divers rois qui se succédèrent si rapidement en France, depuis Henri II jusqu’au moment de sa mort en 1592, honorèrent Thevet de leur faveur. L’un d’entre eux, tout porte à croire que ce fut Charles IX, lui donna même une abbaye en Saintonge, celle de Masdion. Il ne semble pas y avoir beaucoup résidé, mais, ainsi que beaucoup d’autres abbés de l’époque, il en percevait régulièrement les revenus. Aussi bien, sur la fin de sa vie, Thevet semblait avoir oublié qu’il faisait partie de la milice de Saint François. Il ne portait même plus la robe de cordelier, si du moins nous en croyons le beau[2] portrait, en tête de sa Cosmographie universelle, où il est représenté en costume du temps, front découvert, barbe majestueuse, tenant une sphère qu’il mesure de son compas. Des amours, chargés des attributs de la navigation, servent d’encadrement au portrait et à l’inscription suivante:

  1. Léry (Histoire d’un voyage fait au Bresil. § xi) raconte qu’il avait rapporté en Europe un grand nombre de plumes de perroquets, « mais un quidam de chez le Roy, auquel ie les monstray, ne cessa iamais que, par importunité, il ne les eust de moy. » Ce quidam pourrait bien être Thevet.
  2. M. Vaslet d’Angoulême nous a signalé un autre portrait, d’ailleurs fort insignifiant, de Thevet, par Léonard Gaultier.