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qui mettent herbes aux bras, pendant escriteaux au col, force mysteres, ceremonies qui guerissent de fleures, et autres choses, qui ne sont que vraie idolatrie, digne de grande punition. Encores, s’en trouuera il auiourd’huy entre les plus grands, où l’on deuroit chercher quelque raison et iugement, qui sont aueuglez les premiers. Parquoy ne se faut esbahir si le simple peuple croit legerement ce qu’il voit estre fait par ceux qui s’estiment les plus sages. O brutalité aueuglée. Que nous sert l’escriture sainte, que nous seruent les loix, et autres bônes sciences, dont nostre Seigneur nous a donné cognoissance, si nous viuons en erreur et ignorance, comme ces pauures Sauuages, et plus brutallement que bestes brutes ? Toutesfois nous voulons estre estimez sçauoir beaucoup, et faire profession de vertu. Et pour ce il ne se faut esmerueiller si les anciens ignorans la verité sont tombez en erreur, la cherchans par tous moyens, et encores moins de noz Sauuages : mais la vanité du mode cessera quàd il plaira à Dieu. Theurgia, magie damnable. Or, sans plus de propos, nous auôs commencé à dire, qu’il y a une magie damnable, que l’on appelle Theurgia ou Goetia, pleine d’enchantements, parolles, ceremonies, inuocations, ayant quelques autres especes sous elle : Zabulus. Quelle est la vraye magie. de laquelle on dit auoir esté inuenteur un nommé Zabulus. Quant à la vraye magie, qui n’est autre chose que cercher et contempler les choses celestes, celebrer et honorer Dieu, elle a esté louée de plusieurs grands personnages. Tels estoièt ces trois nobles Roys qui visiterent nostre Seigneur. Et telle magie a esté estimée parfaite sapience. Aussi les