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aucune, mais viuans comme bestes irraisonnables, ainsi que nature les a produits, mangeans racines, demeuras tousiours nuds tant hommes que femmes, iusques à tant, peut estre, qu’ils seront hantez des Chrestiens, dont ils pourront peu à peu despouiller ceste brutalité, pour vestir d’une façon plus ciuile et plus humaine. En quoy nous deuons louer affectueusement le Créateur, qui nous a esclarcy les choses, ne nous laissant ainsi brutaux, côme ces pauures Amériques. L’Amérique païs tresfertile. Quât au territoire de toute l’Amérique, il est tresfertile en arbres portans fruits excelles, mais sans labeur ne semence. Et ne doutez que si la terre estoit cultiuée, qu’elle ne rapportast fort bien veu sa situation, montagnes fort belles, plaineures spacieuses, fleuues portans bon poisson, isles grasses, terre ferme semblablemêt. Quelle partie de l’Amérique habitée, tant des Espagnols que Portugais. Auiourd’huy les Espagnols et Portugais en habitent une grande partie, les Antilles sus l’Océan, les Moluques, sus la mer Pacifique, de terre ferme iusques à Dariene, Parias et Palmarie : les autres plus vers les midy, comme en la terre du Brésil. Voyla de ce païs en gênerai.

    Cf. Hearne. Voyage du fort du prince de Galles à l’Océan glacial. Baegert. Smithsonian Trans. P. 390. Smith. Voyages in Virginie, P. 138. Dobrizhoffer. Ouv. cit. Passim. Robertson. History Of America. T. iv. P. 122.