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autre beste venéneuse. Car elle en tire hors le venin, et autres plusieurs notables simples, que nous n’auons par deça. Abôdàce de vray sandal. Dauantage se trouue abondance de vray sandal par les bois et bocages duquel ie desireroye qu’il s’en fist bone trafique par deça : au moins ce nous serait moyen d’ê auoir du vray qui seroit grand soulagemêt, veu l’excellence et proprieté que luy attribuent les auteurs. Quant aux animaux comme bestes sauuages, poissons, oyseaux, nostre isle en nourrit des meilleurs, et en autant bonne quantité qu’il est possible. Pa, oyseau estrange. D’oyseaux en premier lieu en representerons un par figure, fort estrange, fait côme un Oyseau de proye, le bec aquilin, les aureilles enormes pendantes sur la gorge, le sommet de la teste elevé en pointe de diamant, les pieds et iambes comme le reste du corps, fort velu, le tout de plumage tirant sur couleur argentine, hors-mis la teste et aureilles tirans sur le noir. Cest oyseau est nommé en la langue du païs, Pa, en Persien, pié ou iambe[1] : et se nourrit de serpens, dont il y a grande abondance et de plusieurs especes, et d’oyseaux semblablement, autres que les nostres de deça. Asne Indique. Orix. De bestes il y a l’elephans en grâd nôbre, deux sortes de bestes unicornes, dont l’une est l’asne Indique, n’ayant le pied fourché, comme ceux qui se trouuent au païs de Perse, lautre est ce que l’on appelle Orix[2], ou pié fourché. Il ne s’y

  1. Cet oiseau est peut-être le vouroupatra de Flacourt (P. 165).
  2. Les orix ne se trouvent plus aujourd’hui que sur le continent dans l’Afrique Australe. Flacourt (P. 151) les nomme Breh. « C’est un animal, dit-il, que les nègres de Manghabei disent