Page:Thevet - La France antarctique - Gaffarel, 1878.djvu/19

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Là tu sceus par les Caloiers
Des Grecs les chrestiennes manières.
En devis humains et plaisans,
Puis tu vis la nouvelle Rome
Qui du grand Constantin se nomme
Où fis ta retraicte deux ans

De là tu vis la cité belle
Qui du nom d’Adrian s’appelle.
Et vis la cité que fonda
Philippe de luy surnommée:
Puis à travers la mer Egée
Ta nef à Rhodes aborda :

Où fut plantée la masse grosse
De ce demesuré Colosse
Qui l’entré du Port eniamboit.
De là, la cité d’Alexandre
Te voit en Égypte descendre
Au pays que le Nil boit.

Au peril de ta chere vie
De là passas par l’Arabie
La pierreuse au mont Sinaï :
Visitas la mer Erythrée,
Isles et roches où Persée
Tua le grand monstre envahy.

Toy de là par ceste mer creuse
Tu vas en l’Arabie heureuse
Prendre terre au port de Sidem:
Par Gazer ville Sanscrinine
Tu reviens en la Palestine
Voir la saincte Hierusalem.