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Licorne. Aristote[1] appelle ceste espece d’asne à corne, Asne des Indes. Environ ce grand promontoire est le departement de voye du Ponent et Leuant : car ceux qui veulent aller à l’Inde orientale, comme à Calicut, Taprobane, Melinde, Canonor, et autres, prênent à senestre, costoyans l’isle S. Laurent[2], mettant le cap de la nauire à l’Ouest, ou bien au Suest, ayant vent de Ouest au Nortouest à poupe. Estendüe de l’Inde Orientale. Ce païs des Indes de là au Leuàt est de telle estendue que plusieurs l’estimêt estre la tierce partie du môde. Mela et Diodore recitent que la mer enuironnàt ces Indes de Midy à l’Oriêt, est de telle gràdeur, qu’à grand peine la peut on passer, encore que le vent soit propice en l’espace de quarante iours : Mer Indique. Ce païs est donc de ce costé enuironné de la mer qui pour ce est appellée Indique, se confinant deuers Septentrion au môt Caucase. Indus, fl., Tartar,fl. Et est appellée Inde du fleuue nommé Indus, tout ainsi que Tartarie du fleuue Tartar, passant par le pays du grand Roy Chà. Elle est habitée de diuersités de peuples, tant en meurs que religion. Une grande partie est soubs l’obeissance de Preste-Ià,[3] laquelle tiêt le Christianisme : Les autres sont Mahumetistes, comme desia nous auons dit, parlàs de l’Ethiopie : les autres idolatres. L’autre voye au

  1. Aristote. Hist. animal. II. § 1.
  2. Ce fut le premier nom donné par les Européens à Madagascar. Voir Flacourt. Histoire de Madagascar.
  3. Confusion perpétuelle des auteurs du XVe et du XVIe siècle entre l’Inde et l’Abyssinie. C’est de ce dernier empire et nullement de l’Inde qu’était maître le prêtre Jean.